À Édouard Vaillant, membre de la Commune.
La Commune est un coup de foudre,Et Paris peut en être fier ;Ce globe inquiet sent la poudreTout comme si c’était hier.Défaite attendant sa revanche,Fracasse, Vautour, LoyolaDepuis lors branlent dans le manche…La Commune a passé par là !La lutte a dépavé la rueEt décimé les bataillons ;L’Égalité mit sa charruePour fouiller au cœur des sillons.Ce fut une hécatombe immense ;Mais partout où le sang coulaNous voyons germer la semence…La Commune a passé par là !Elle exécrait le faux grand hommeSur une colonne planté,Et ce culte à la guerre, commeUne insulte à l’humanité.Que Chauvin rugisse ou clabaude,Le singe arriéré d’AttilaEst tombé d’une chiquenaude…La Commune a passé par là !Il vous souvient des Tuileries ?Décembre y logea son bourreau ;Il en fit par ses drôleriesUn palais à gros numéro.En ce temps de peste et de lucreÀ l’amour il donnait le la…Un jour on y brûla du sucre.La Commune a passé par là !États-Unis et vieille Europe,Le travail ouvre ses Congrès,La Science a pris la varlope,Les marteaux forgent le Progrès.Au soleil l’avenir se trame,Pas de frontières pour cela :Les peuples n’ont plus qu’un programme !La Commune a passé par là !Le Congrès dit : « Je revendique» Sols, mines, puits, canal et rail,» Télégraphe, steamer, fabrique« Les grands instruments de travail.» Pour la production géante» Socialisons tout cela,» Biffons la classe fainéante… »La Commune a passé par là !Les cerveaux boivent la lumière,Elle grandit les travailleurs ;Dans l’atelier, dans la chaumière,Ils sont plus instruits et meilleurs.Lorsqu’au fond du plus pauvre bougeOn crie : « Ô grand jour, te voilà ! »C’est qu’ils rêvent du drapeau rouge !La Commune a passé par là !