L’enfant, sur les genoux de la mère, repose,— Sur sa bouche adorable une goutte de laitPerle encore ; et, léger, son souffle d’oiseletSoulève le satin de sa poitrine rose.Un rayon de soleil sur le front pur se pose,Dorant les fins cheveux du frêle enfantelet ;Le zéphir le caresse ; et pour le contempler,Un papillon rêveur abandonne une rose.Et la mère au sein nu, le regard triomphant,Avec un tendre orgueil admire son enfantDoux fruit de sa robuste et splendide jeunesse.Mais, dans son antre noir, le vieil Ogre a dit — Non ! —« Je ferai de ta joie, ô femme, une détresse,« En broyant cette chair, un jour, sous mon canon. »
Janvier 1916