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L’Internationale

Vernet, Madeleine


Texte de Madeleine Vernet (1916).


Parce que les tyrans assoiffés de puissance
Ont jeté sur l’Europe un cauchemar hideux ;
Parce que nous voyons se déchirer entre eux
Les peuples aveuglés par leur noire ignorance…
 
— Il serait donc perdu sans espoir de retour
Notre cher idéal d’universel amour ?
 
Non, non ce n’est pas vrai, – gardons la foi, nous autres —
Non tout n’a pas sombré dans l’océan sanglant ;
Notre idéal d’hier il est toujours vivant
Dans nos cœurs déchirés, nos cœurs saignants d’apôtres.
 
— Dormez, dormez, ô morts en vos tristes tombeaux,
La tempête n’a pas éteint tous les flambeaux.
 
Oui, nous la chanterons, l’Internationale,
Lorsque ceux qu’on opprime auront enfin compris
Qu’il n’est point de frontière, hors celle des esprits ;
— Lorsqu’ils iront clamant leur marche triomphale,
Après avoir conquis l’immense liberté ;
Quand l’Homme pour patrie aura l’Humanité…
 
… Alors, nous chanterons l’Internationale ! —

Juillet 1916


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