Parce que les tyrans assoiffés de puissanceOnt jeté sur l’Europe un cauchemar hideux ;Parce que nous voyons se déchirer entre euxLes peuples aveuglés par leur noire ignorance…— Il serait donc perdu sans espoir de retourNotre cher idéal d’universel amour ?Non, non ce n’est pas vrai, – gardons la foi, nous autres —Non tout n’a pas sombré dans l’océan sanglant ;Notre idéal d’hier il est toujours vivantDans nos cœurs déchirés, nos cœurs saignants d’apôtres.— Dormez, dormez, ô morts en vos tristes tombeaux,La tempête n’a pas éteint tous les flambeaux.Oui, nous la chanterons, l’Internationale,Lorsque ceux qu’on opprime auront enfin comprisQu’il n’est point de frontière, hors celle des esprits ;— Lorsqu’ils iront clamant leur marche triomphale,Après avoir conquis l’immense liberté ;Quand l’Homme pour patrie aura l’Humanité…… Alors, nous chanterons l’Internationale ! —
Juillet 1916