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Ni Dieu ni maître

Le Roy, Achille


Texte de Achille Le Roy (≥1899) = « Debout, frères de misère ! ». Musique par Basch.

[Note d’anarlivres : Achille Le Roy s’empara d’une chanson anonyme, ajoutant un couplet (le quatrième) et modifiant quelques vers. Elle est aussi connu sous le titre « Debout, frères de misère ! ».]


1
Nous ne voulons ni Dieu ni Maître
Entravant notre liberté.
Mais nous voulons voir apparaître
Le soleil de l’égalité.
Pendant que le peuple sommeille,
Le canon vient de retentir ;
Mais l’insurgé se réveille
Et sa bombe est prête à partir.
 
refrain
Debout, frères de misère !
Debout et plus de frontières !
Révoltons-nous contre les affameurs,
Pour écraser la bourgeoisie
Et supprimer la tyrannie
Il faut du cœur, de l’énergie.
 
2
Ceux qui possèdent la richesse,
En ce monde pour nous si fatal,
Ont seuls le droit à la paresse,
En détournant le Capital.
Grâce à la valeur monétaire
Le travail se voit accablé.
Lève-toi donc, Prolétaire
Et reprends ce qu’on t’a volé !
 
refrain
 
3
Pour les vampir’s de la Patrie,
Nous sacrifions notre bonheur.
Propageant cette idolâtrie
Ils voudraient pourrir notre cœur.
Serons-nous toujours les victimes
Des dirigeants, des vils coquins ?
Non, non. Arrêtons ces crimes,
Par la mort des chefs assassins.
 
refrain
 
4
Allons, debout, Jacques Bonhomme,
Lève ton front plein de sueur :
À toi qui fus bête de somme,
À toi le prix de ton labeur !
Vieux révolté que rien n’effaie,
Pour te faire un sort plus heureux,
De tes champs arrach’ l’ivraie,
Fauche les épis orgueilleux !
 
refrain
 
5
À bas les revenants de Coblence
Les Pandores, les Prétoriens !
À bas cett’ criminelle engeance
De Fusilleurs, de Flamidiens !
Sur tous les fauteurs de carnage
Frappe encor, frappe, Justicier ;
Car seul finira l’ouvrage
Un Quatre-vingt-treize, ouvrier !
 
refrain

Flamidiens, d’après l’« affaire Flamidien » de 1899 où un frère des écoles chrétienne de ce nom est innocenté d’un crime sur un enfant de son école et en est transformé en héros catholique.


Paru aussi dans : Chansonnier de la révolution. — Genève : Le Réveil socialiste-anarchiste, 1902 (p. 23).

Paru aussi — refrain et trois premiers couplés dans un ordre différent — dans Le Combat de Roubaix-Tourcoing (1906-1906), année 1, nº 1 (25 février 1906).

Publié aussi dans le recueil nº 1 (1920) de Nos chansons (1920-1930) de La Muse rouge.