1Entre la vase et l’écumeDe cette mer à flots humains,Une classe se consumeÀ tout produire à pleines mains.On l’appelle canaille.Elle dort sur la pailleDans des taudis froids et malsains.refrainVive la canaille !Vive la canaille !À mort les ventrus, à mort les ventrus !Vive la canaille !Vive la canaille !À mort les ventrus de Versailles !2On la vit en soixante-onzeComme en Juin quitter ses toits,Pour braver le feu du bronzeDes assassins du clan bourgeois.Combien dans la bataille,Méprisant la mitrailleSont morts en défendant nos droits.refrain3Qui renverse les bastillesAu souffle de la liberté,Qui forge faulx et faucillesPour le pain de l’humanité.Toujours ces rien-qui-vaille,Ces sans-le-sou ni maille,Enfants de la Fraternité.refrain4Du riche, l’âpre femelleA la pauvresse tous les joursVole jusqu’à sa mamellePour gaver ses petits vautours,Tandis que sa marmailleAu biberon s’éraille.Pauvres petits, pauvres amours.refrain5Honnêtes gens de parade,Tigres dorés, vils affameurs,La République bâtarde,Qui vous gave de nos sueurs,Bientôt dans ses murailles,Verra vos funéraillesAu bruit confus des cris vengeurs.refrain6Vive partout l’Anarchie !Vive la Révolution !Honte à la classe avachieQui vit de sa soumission.Marchons, que la tripailleDes rois de la ripailleDonne aux vers double ration.refrain
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Vive la canaille ! : avis aux honnêtes gens
Marie “Père Lapurge”, Constant
Texte et musique du Père La Purge (1887) [Constant Marie].
Paru aussi in : Manfredonia, Gaetano. — Libres ! Toujours… : anthologie de la chanson et de la poésie anarchistes au XIXe siècle. — Lyon : Atelier de création libertaire, 2011 (p. 87-88).