1Vers l’inconnu des grandes routesIl va maudissant son destin,Il n’a pour vivre que des croûtesQu’il rencontre sur son chemin.De quoi se plaindrait-il en somme ?Dans l’univers a-t-il un nom ?C’est moins qu’une bête de somme,Le Vagabond !2Il sait quelle horreur il inspireAux villageois, gens soupçonneux,Et qu’il doit passer sans mot direSous leurs regards durs et haineux.Avec ses cheveux en broussaille,Sa barbe inculte et son bâton,Il a bien l’air d’un rien qui vailleLe Vagabond !3Marche galeux, malgré la haineDes méchants ligués contre toi,Jusqu’à ce qu’au collet te prenneUn pandore incarnant la loi.Pour les vauriens de ton espèce,C’est net : la mort ou la prison,Car c’est ainsi que l’on redresseLe Vagabond !4Pourtant, si fatigué des hontesDont on l’abreuve il se cabrait,Et réclamait un jour des comptes,Quel pouvoir l’en empêcherait ?Craignez qu’à bout de patienceO vous, qui lui faites affront,Il ne rompe enfin le silenceLe Vagabond !
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Le Vagabond
Pelloutier, Fernand
Texte de [Fernand ou Maurice ?] Pelloutier. Musique par Guméry (Ferdinand Danjaume).
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Publié aussi dans le recueil nº 19 (1930) de Nos chansons (1920-1930) de La Muse rouge.