L’Amour semble animer la Vie…Dans un embras’ment de féerie,La Nature entièr’ nous convieAu Bonheur… Les cœurs sont troublésAh ! c’que j’aim’ ces Apothéoses !Et pourtant, seul, parmi les roses,J’train’ ma langueur et ma névrose.J’pense aux copains qui sont tombés !…Dans les bazars de l’existence,Mû par la peur ou la démence,Éperdûment, le Pantin danse !…Tous les nerfs sont exacerbés !…Et cette infernale cohueMe bouscul’ sans pitié, me hueParc’ que j’rêv’ parfois… dans la rue…– J’pense aux copains qui sont tombés !…Dans les faubourgs, un cri s’élève :– « V’là les Poilus ! » – Comm’ dans un rêve,J’vois la Victoir’ brandir un glaiveSanglant au-d’ssus des fronts courbés.Les trois couleurs claqu’nt dans l’espaceL’délire empoign’ la populace…Les pas s’éloign’nt… la musiqu’ passe…– J’ pense aux copains qui sont tombés !…Sous l’or des lumièr’s irritantes,Les archets grinc’nt des valses lentesLes Faun’s enlacent les BacchantesCorps et cœurs chavirent, pâmés…Et j’aperçois, au fond des bouges,Sous les pas langoureux des Gouges,Les cercueils tourner… rouges… rouges…J’pense aux copains qui sont tombés !…Ah ! c’qu’il en pouss’, des Fleurs du ViceDans la bonn’ terr’ du Sacrifice !C’qu’on en voit, dans la Nuit complice,Des cœurs, dans la fange, embourbés !…Et là-bas, dans l’désert immense,Au beau Pays d’la R’connaissance,Ils dorm’nt… oubliés… dans l’ silence…Les pauvr’s copains qui sont tombés !…
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J’pense aux copains qui sont tombés !…
Flesky-Durieux
Texte de Flesky-Durieux / Flesky Du Rieux.