1Nos bons bourgeois sont gens rusésQui savent faire leur fortune ;Tous les moyens leur sont aisésÀ ces courtisans de la thune.Ils accaparent finementCe que, l’on jette à la voirie,Pour le vendre très chèrementAux serviteurs de la Patrie.refrainOn demande, (bis)À quoi donc peut servir cela ?C’est de la viande, (bis)De la viande de soldat. (bis)2Un homme, le scalpel en main,Découpe des chairs pantelantesEt taillade le corps humain,Sans souci des plaintes troublantes,Des sanglots, des cris de douleur ;Il taille, charcute, chourina,Nageant dans le sang dont l’odeurVient lui chatouiller la narine.refrainOn demande : (bis)Que découpe-t-il ce goujat ?C’est de la viande ; (bis)De la viande de soldat ! (bis)3Sang et massacre ! Tout le jourCanons et mitraille ont fait rage.Chaque régiment à son tourSe rue au milieu du carnage !Sang et massacre ! Les blessésHurlent d’effroi, la chair meurtrie,Les vivants soufflent, harassés ;Mais rien n’arrête la tuerie !refrainOn demande : (bis)Qui fournit la chair à combat ?C’est de la viande, (bis)De la viande de soldat ! (bis)4Il est, paraît-il, un devoirEnvers notre mère la France ;Pour elle, il faut sans s’émouvoir,Braver la mort et la souffrance.Quand il te faudra notre peau,Immortelle et sainte Patrie,Pour ta Gloire et pour ton Drapeau,Nous irons à la boucherie.refrainQue demande : (bis)Bonne Maman Gargantua ?C’est de la viande, (bis)De la viande de soldat ! (bis)
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Viande à soldat ! [Viande de soldat !]
Méric “Luc”, Victor
Texte (≤1901) de Luc (= Victor Méric). Musique par Paul Saphir.
Paru aussi in : Le Libertaire, 3e série (1899-1901), in nº 65 (16-23 mars 1901)
Parue aussi dans : La Chanson ouvrière : édition trimestrielle des œuvres des poètes et chansonniers du prolétariat (1905-1905), nº 2 (1905, juin).
Publié aussi dans la revue La Muse rouge : 3e série, nº 1 [octobre 1934].
Paru aussi in : Brécy, Robert. — Autour de La Muse rouge : groupe de poètes et chansonniers révolutionnaires, 1901-1939. — Saint-Cyr-sur-Loire : Christian Pirot, 1991. — 254 p. (p. 37).