Vers toi, suprême Loi, souveraine Justice,Équilibre de l’Univers,Viennent les cœurs, afin qu’ici-bas s’accomplisseTon Paradis à tous ouvert.Sur les oisifs, sur les voleurs que ta main pèse,Descends des trônes les bourreaux,Fais du monde un universel Quatre-vingt-treize,Aux éclosions de héros.Bas les bagnes ! Casse les fers, casse l’amarreDu prolétariat. SoumetsDe ton souffle, ouragan niveleur, désempareLes panaches et les sommets.Bas les castes ! À bas rentes et monopoles ;Feu sur vermine oisiveté !Terre est patrie, ayant pour frontières les pôles,Pour nation l’Humanité.Table rase de la Babel des hiérarchiesAssise sur l’or des budgets.Chefs, sinécures, c’est l’hydre des monarchies.Assez payé ! Plus de sujets !Comme un déchaînement de mer diluvienne,Révolution, apparais,Renverse, anéantis, et que ton règne advienneDu travail libre et de la paix !Abolis tous les rois, Dieu, monarque, grand prêtre,Autel, et trône, et coffre-fort.Plus de salaire-serf, plus de capital-maitre !Tous les biens pour tous, ou la mort.Abolis les États, tueurs de chairs humaines,Dévorateurs de nations,Vampires monstrueux, absorbant en leurs veines,Le sang des générations.Justice, deviens force, et par elle t’impose ;Sois ère de fraternité ;Et de l’homme idéal montre l’apothéoseLa liberté ! l’égalité !
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Justice !
Théodore, Jean
Texte de Théodore Jean (1891 ?).
Paru aussi dans : La Révolte : organe communiste-anarchiste. — Paris : 1887-1894. — Année 4, suppl. litt. au nº 23 (14 févr. 1891).
Paru aussi dans L’Étincelle : chants, pensées et poésies révolutionnaires (1892), p. 9-10.
Paru aussi dans La Brochure (1893-1894), p. 63-64 (nº 8, 1893 ou 1894).