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La Misère du peuple

Broutchoux, Benoît


Texte de Benoît Broutchoux. Sur l’air « Rire et pleurer ».


1
Le peuple crève de misère
Pendant que nos représentants,
D’accord avec le ministère,
Jouent au métier de gouvernants.
Le travail est un long martyre,
Le patron vole l’ouvrier ;
Lorsque le peuple voudrait rire / On l’oblige à toujours pleurer (bis)

2
À l’étranger comme en France
La misère dans son horreur
Met le travailleur en souffrance.
Seul, le riche jouit du bonheur ;
Et encore il ne faut rien dire,
Rien faire pour s’améliorer
Lorsque le peuple voudrait rire / On l’oblige à toujours pleurer (bis)

3
L’artisan est dans le détresse,
Son lot est d’être miséreux.
De son sang le bourgeois s’engraisse
Et toute se vie est heureux.
Royauté, République, Empire,
Ont fait des lois pour gouverner.
Lorsque le peuple voudrait rire / On l’oblige à toujours pleurer (bis)

4
Quand donc sonnera la révolte ?
Qui rendra les hommes égaux
Semons toujours, car la récolte
Sera la fin de tous nos maux.
Et toi, Société en délire,
Prépare-toi, tu vas tomber
Lorsque le peuple voudrait rire / Ce sera ton tour de pleurer (bis)


« Chansonnette » parue dans Le Réveil syndical (Lens & Hénin-Liétard), nº 4 (1903, 17 mai).