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La Bastille

Jouy, Jules


Texte de Jules Jouy (1888). Sur l’air « La Ronde du Veau d’Or » de Faust par Charles Gounod (1818-1893).


À Paulard

La Bastille est toujours debout !
Sa grande ombre / S’étend, sombre, (bis)
D’un bout du monde à l’autre bout
Son nom infâme est l’Usine.
Les exploiteurs confondus,
Autour, dansent, éperdus,
Conduits par l’âpre lésine,
La ronde du Capital, (bis)
Et l’argent mène le bal,
Mène le bal ;
Et l’argent mène le bal !
Mène le bal !
 
La Bastille est toujours debout !
Sa grande ombre / S’étend, sombre, (bis)
D’un bout du monde à l’autre bout.
Son nom féroce est l’Armée.
Autour d’elle, l’arme en main,
Les fléaux du genre humain
Dansent, parmi la fumée,
leur ronde, au rythme brutal, (bis)
Et la mort mène le bal,
Mène le bal !
Et la mort mène le bal !
Mène le bal !
 
la Bastille est toujours debout !
Mais la ronde / Là bas, gronde (bis)
D’un bout du monde à l’autre bout.
Sinistres, les ventres vides,
Au lointain, au nom du Droit,
Farouches, montrent du doigt,
A leurs exploiteurs livides,
Le Waterloo social ; (bis)
Bourgeois, gare au dernier bal !
Au dernier bal !
Bourgeois, gare au dernier bal !
Au dernier bal !

14 juillet 1888


Paru dans : Jouy, Jules. Chansons de bataille (Paris, Marpon & Flammarion, 1889, p. 213-214).

Il s’agit aussi du 2e titre de la série de chansons de Jouy reprises dans le le journal d’Émile Pouget, Le Père Peinard après le décès du chansonnier. Parue ici dans la (2e série, nº 26, du 18 au 25 avril 1897).

Paru aussi in : Chansonnier de la révolution. — Genève : Le Réveil socialiste-anarchiste, 1902 (p. 16).