À Paulard
La Bastille est toujours debout !Sa grande ombre / S’étend, sombre, (bis)D’un bout du monde à l’autre boutSon nom infâme est l’Usine.Les exploiteurs confondus,Autour, dansent, éperdus,Conduits par l’âpre lésine,La ronde du Capital, (bis)Et l’argent mène le bal,Mène le bal ;Et l’argent mène le bal !Mène le bal !La Bastille est toujours debout !Sa grande ombre / S’étend, sombre, (bis)D’un bout du monde à l’autre bout.Son nom féroce est l’Armée.Autour d’elle, l’arme en main,Les fléaux du genre humainDansent, parmi la fumée,leur ronde, au rythme brutal, (bis)Et la mort mène le bal,Mène le bal !Et la mort mène le bal !Mène le bal !la Bastille est toujours debout !Mais la ronde / Là bas, gronde (bis)D’un bout du monde à l’autre bout.Sinistres, les ventres vides,Au lointain, au nom du Droit,Farouches, montrent du doigt,A leurs exploiteurs livides,Le Waterloo social ; (bis)Bourgeois, gare au dernier bal !Au dernier bal !Bourgeois, gare au dernier bal !Au dernier bal !
14 juillet 1888