Bouffi de graisse et d’arroganceEn digne favori du sort,Avec la criante éléganceD’un rustre tout nouveau dans l’or :Tel s’offre aux traits de la satire— Sans idéal et sans vertu —Le fauteur de l’humain martyre,Le parvenuIl se vautre sur sa richesseComme un pourceau sur son fumier ;Et, dans la course à la bassesse,Il arrive toujours premier.Tout le grotesque et tout l’infâmeDe la terre auraient disparu,Qu’on les retrouveraient dans l’âmeDu parvenuFerme soutien du despotismePar effroi de la liberté,Il applaudit avec cynismeÀ tout abus d’autorité.La peur d’un élan populaireBrisant son pouvoir absolu,Le fait cruel avec colère,Le parvenu.Oui, qu’il craigne un retour des choses !Car le sang des opprimés bout,Et de rouges apothéosesCouronneront la fin de tout.Ah ! le réveil vengeur du nombreEnfin las d’être méconnu,Le fera bien rentrer dans l’ombre,Le parvenu !
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Le Parvenu
Pelloutier, Fernand
Texte de Jean Réflec [Fernand Pelloutier] (1897).