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Lamentations du bleu

anonyme


« Chanson » anonyme (1897). Pas de musique signalée.


Mon commandant, mon capitaine,
Ici, voyez-vous, j’ai trop d’peine :
On m’engueul’ mém’ quand j’obeis…
Laissez-moi r’tourner au pays,
 
Mon commandant, mon capitaine,
Voyez-vous, j’ai vraiment trop d’peine ;
Pendant que j’suis au régiment,
Qui c’est qui labourra mon champ ?
 
Mon commandant, mon capitaine,
C’est qu’voyez-vous, j’ai ben d’la peine :
Mes pauv’ vieux parents sont si vieux…
Qui donc leur fermerait les yeux ?
 
Mon commandant, mon capitaine,
Si vous saviez comm’ j’ai d’la peine !
J’fais qu’penser à ma douce amie,
Et j’pleur’tant que j’peux pas dormi.
 
Mon commandant, mon capitaine,
Écoutez, y a un’ chos’ certaine :
J’suis capabl’ d’ faire un mauvais coup !
Laissez-moi m’en aller chez nous.
 
Mon commandant, mon capitaine,
C’est peu d’chose, un pauvre homme en peine :
On s’en amuse, on fait les sourds…
Mais s’rez-vous les plus forts toujours ?

Paru dans Le Père Peinard, 2e série, nº 14 (24-31 janvier 1897).