1Je caresse du bout des dents, (bis)Les fourbes et les imprudents. (bis)Dont l’aveugle phalangeSur un motif étrange,Mime en jetés-battusLe cancan des ventrus.refrainTra la la la la la la la laireTra la la la la la la la la !2D’abord les abdomens flatteursDe nos augustes sénateursPrésident à la danseEt donnent leur cadenceAux bedons déjetésDe nos fiers députés.(refrain)3Voici, modelés par Carpeaux,Tous les ventres municipauxSanglés de simples vestes,Ballotant bien modestesMais sûrs de contenirDes boyaux d’avenir.(refrain)4Puis je vois passer tour à tourDes seigneurs au nez de vautourEt leurs ventres en boule adulés par la foule,S’illuminent ce soirD’un faux-air d’ostensoir.(refrain)5Ventres de clercs et de prélats,D’industriels en cervelas,Ventres d’apothicaires,de bistros, de notaires,De choix ou de rebutPrennent part au chahut.(refrain)6Mais le tourbillon infernalGrise les invités au balEt les grasses bedaines,Jaillissant par centaines,Ont un reflux vainqueurHors des gilets à cœur.(refrain)7Or, pendant que l’on fait iciL’étalage de l’insouci,Ceux que la faim escorteDemandent à la porteQu’on veuille leur donnerLes reliefs du dîner.(refrain)8Gais danseurs ne mesurez ;pasLe pain qu’il faut à leurs repas,Car ils pourraient peut-êtreSe dire que le maîtreDu terrestre bazarn’est qu’un fils du hasard.(refrain)
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La Danse des ventres
Decrept, Étienne
Texte d’Étienne Decrept (1892), avec deux couples censurés. Musique d’Anatole Lancel (1850-1903).
Chanson créée par Jules Mévisto au Concert de l’Horloge.
Paru dans Le Père Peinard, nº 186 (2-9 octobre 1892) qui ajoute « Les couplets 2 et 3 sont ceux que la sale pouffiasse de Censure a trouvés trop démouchetés et a interdits. ».
La nouvelle version de ces couplets, imprimée par l’éditeur Ondet est :
2Quoique sentant le renfermé,L’abdomen de notre oncle aiméVeut diriger la danseEt donner la cadenceAux bedons déjetésDes aboyeurs ratés. (Refrain)3Puis ceux de Maxime et d’Albin,Tout ruisselants de dernier bainSous de nombreuses vestesBallottent bien modestes,Mai daignent contenirDes boyaux d’avenir. (Refrain)