« Un zigue à la hauteur m’envoie une chanson qu’il a torché d’après une affiche du Père Peinard au Populo. La rime, il s’assied dessus ; il a pondu le flanche à la bonne franquette.
Gobez ça les aminches et chantez le sur l’air du Père la Victoire :»
Soupé, soupé d’ la Politique,Les gouvernants s’ font’nt de nous,Pourquoi donner nos sons !Soupe, soupé, de cet’ sal’ clique ;Ferry, Joffrin ou BoulangerToujours nous diront : « AboulezLa bonne galette que vous avez gagnée ;Pour ne rien fout’ nous sommes nés,À preuv’ que nous sons vos députés. »Mais, p’t’êt’ qu’un jour,I.e peuple, las de voler,À tous ces bons hommes-làDira : « T’as d’muf’ », foutez l’camp d’làOu cré nom de nom,J’vas vous fout’ mon pied dans l’foiron. »RefrainVous qui votez toujours,Vous croyez-vous assez veinard !Pauvre souverain d’un jour,Écoutez le vieux Père Peinard ;Il vous dira que la dynamiteFait les choses en grand et plus viteQue tous ces papiersQue dans les urnes vous avez fourrés.Moi-même qui me crois un bon fieu,Si des gourdées me nommaient,Comme les autres je serais :Personne n’est maître,Personne n’est dieu.Mettre une bonne pomme dans les gâtées,C’est un sale truc pour la garder.À l’atelier, l’ouvrier qui devientContre-maître, vous traite en chien ;Ou l’soldat qui devient sergentVous dit tout de suite : « J’vous fous dedans. »Donc, à ces candidats,Dites leur : « Tas d’mufs, foutez le camp d’làOu cré nom de nom,J’vas vous fout’ mon pied dans l’foiron. »Des abrutis répètent en chœur ;« Il faut un gouvernement. »Ça, c’est un sale boniment ;Un gouvernement. ah ! chaleur !Pour nous casser la margouletteQuand nous réclamons de la galette.Espèce de moules, si nous étions moins sots.Au lieu de voter bêtement,Nous prendrions tout bonnementLe pain, le vin et tout le fournimentQui nous est nécessaire.Et nous dirions à ces croquants :« Fermez vos battants,Nous sommes marrés d’vos boniments. »