À chaque coin de rueLe travailleur surprisSur l’affiche se rueDes candidats d’ParisOn voit beaucoup d’promessesÉcrites sur le papierMais l’peuple ne vit pas d’messesAlors ça l’fait crierRefrainL’gouvernement d’FerryEst un système pourriCeux d’Floch et de ConstantSont aussi dégoûtantsCarnot ni BoulangerN’y pourront rien changerPour être heureux vraimentFaut plus d’gouvernementLe gros ventre qu’engraisseL’suffrage universelVient nous battre la grosse caisseComme monsieur GéromelIl vous promet tout roseMais lorsqu’il est éluÇa n’est plus la même choseIl vous tourne le cul !Certains énergumènesDébitants de discoursVous redisent les rengainesQu’on entend tout les joursMoi j’suis un homme honnêteMoi j’suis un éruditMon copain est intègreMais l’populo leur dit :RefrainL’gouvernement d’FerryEst un système pourriCeux d’Floch et de ConstantSont aussi dégoûtantsCarnot ni BoulangerN’y pourront rien changerPour être heureux vraimentFaut plus d’gouvernementMême des socialistesMembres des comitésSoutiennent les fumistesQui s’portent députésY’a pas à s’y méprendreQu’ils soient rouges, bleus ou blancsIl faudrait mieux les pendreQue d’leur foutre vingt-cinq francsTu leur paies des ripaillesToi, peuple souverainEt lorsque tu travaillesÀ peine as-tu du painNe sois donc plus si bêteAu lieu d’aller voterCasse leur la margouletteEt tu pourras chanterRefrainL’gouvernement d’FerryEst un système pourriCeux d’Floch et de ConstantSont aussi dégoûtantsCarnot ni BoulangerN’y pourront rien changerPour être heureux vraimentFaut plus d’gouvernement.De toute cette histoireVoici la conclusionL’électeur c’est notoireN’a pas tout’ sa raisonJ’aim’ pas le fatalisteJe n’ai ni foi ni loiJe suis abstentionnisteAmi voici pourquoi :RefrainL’gouvernement d’FerryEst un système pourriCeux d’Floch et de ConstantSont aussi dégoûtantsCarnot ni BoulangerN’y pourront rien changerPour être heureux vraimentFaut plus d’gouvernement.
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Faut plus d’gouvernement
Brunel, François
Texte attribué à François Brunel (1889).
Les « vingt-cinq francs » sont l’indemnité parlementaire du début de la IIe République jusqu’à la première guerre mondiale. À comparer avec un salaire ouvrier pour les hommes qui atteint rarement 5 francs par jour. (http://anarlivres.free.fr/pages/biblio/complements_texte/ChansonsBrunel.html#gouvernement)
Jules Ferry (1832-1893), homme politique, anti-communard, colonialiste, plusieurs fois ministres et/ou Président du conseil des ministres.
Floch, pour Charles Floquet (1828-1896), président du Conseil des ministres et ministre de l’Intérieur en du 3n avril 1888 au 14 février 1889.
Constant, pour Ernest Constans (1833-1913), cet homme politique, colonialiste assumé et premier gouverneur général de l’Indochine française, succède à Charles Floquet comme ministre de l’Intérieur (du 22 février 1889 au 1er mars 1890). Il est l’un des acteurs de la répression du boulangisme
Géromel, homme politique.
Sadi Carnot (1837-1894), président de la République à partir de 1887 (assassiné en 1894 par Sante Caserio).
Georges Boulanger (1837-1891), général et homme politique, ministre de la Guerre en 1886-1887. Ses discours belliqueux ont favorisé la naissance d’un mouvement boulangiste tenté par un coup d’État.
Édition à 5 centimes sans musique, imp. Brunel, Paris, (1889) ; édition à 10 centimes avec musique, imp. Brunel, Paris, (1889)
Paru aussi in : Manfredonia, Gaetano. — Libres ! Toujours… : anthologie de la chanson et de la poésie anarchistes au XIXe siècle. — Lyon : Atelier de création libertaire, 2011 (p. 76-77).