« À Épernay, M. Nepoty, sous-préfet, a pris l’initiative de faire placarder dans les communes viticoles le discours de M. Briand ! »
Tandis que les riches fraudeursQui n’connaiss’nt pas d’anné’s mauvaisesSe livrent tous avec ardeurÀ leurs petites combinaises,En Champagn’ les pauvres vign’ronsD’puis les vendang’s se serr’nt la panse,Et pourtant r’connaissons qu’ils ont— Dans leur malheur — un’ sacré’ chance !Si les braves gens d’ÉpernayN’ont plus rien dans leurs cav’s morosesIls ont ’core un bon sous-préfetEt ça… c’est tout d’mêm’ quelque chose !Les cloch’s s’étant mis’s à clamerDe désespoir, au sein de l’ombre,Et les paysans affamésÀ circuler en troupes sombres ;Devant ces manifestationsDe la misère champenoise,Un’ grand’ poussé’ de compassionRemua son âme bourgeoise« Il serait tout à fait urgentAvec les moyens dont j’disposeDe fair’ quéqu’ chos’ pour ces brav’s gens.Y a pas, il faut fair’ quelque chose !Se mettant en quatr’ pour tirerDe cette détresse infinieSes malheureux administrés,Il eut un éclair de génie :Moyen superbe et… radicalPour apaiser les ventres videsI’ vient d’leur offrir le régal…Du dernier discours d’Aristidel’r’gar’ pas à la quantitéDes grand’s affich’s que l’on appose !Quand y a vraiment nécessitéM’sieu Nepoty fait bien les choses !La manne du bon sous-préfetPleut sur les plus humbles campagnes…Ce Nepoty ! hein, quel succès !C’est le sauveur de la Champagne ;Pendant c’temps les malheureux gasÀ qui l’on présente en pâtureLes boniments du RenégatContinu’nt à s’mettr’ la ceinture —RefrainHélas ! pauvres vign’rons sans vinRincez-vous l’œil avec cett’ prose.Mais si vous n’voulez crever d’faimI’ s’ra prudent d’trouver autr’ chose.