Saboteur des plus habiles,Sous tes cisailles agilesQuand les fils tombent avecUn malin petit bruit sec,Une sourde mélopéeDe tes lèvres échappéeTandis que tu te défil’sChante ce destin des fils…Pour qu’en haut lieu l’on en tireMatière à sage leçon,Bon bougre, nous allons direTa chanson !Fils de couleur sombre,Sur tous les réseauxManquent un grand nombreDe bons cheminotsDans la nuit confuseC’est vous qui paierezPour ceux qu’on refuseDe réintégrer ;Vengeance bénie :Sautez et dinguez,Fils des Compagnies,Pour les révoqués !En cette heure brève,Pour Ceux-là qui sontDepuis notre GrèveAu fond des prisons,Ô fils que j’honoreDe mes ciseaux noirs,Il faut choir encoreUne fois ce soir !Si demain nos frèresNe sont parmi nousEt justice entièreAccordée à tous,Les longs fils sonores,Les fils sous la mainTomberont encoreDemain !
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La Chanson des fils
Couté, Gaston
Texte de Gaston Couté (1911). Sur l’air « La Chanson du fil » de Xavier Privas.
« Chanson satirique d’actualité » parue dans La Guerre sociale (1906-1915) (4-10 janvier 1911).
La 1re édition de la brochure d’Émile Pouget Le Sabotage est de la même année 1911.
Cisaille — notamment dans l’expression « Mam‘zelle Cisaille » — est également synonyme de sabotage.