On a traduit en correctionnelle à Paris, un homme, sous l’inculpation de port d’arme prohibée — on l’avait trouvé porteur d’un tire-bouchon.
Les Journaux.
D’puis quéqu’s jours la PoliceSe dépensait en vain.Mais grâce à sa malice,Ell’ triomphe à la fin ;Ell’ vient de mettr’ la patteSur un individuDont la noirceur éclateD’façon inattendu’Car au momentD’son « emball’ment » :Il avait un tir’-bouchonDans la poch’ de son veston ;On s’demande où s’arrêt’raL’audace des scélérats ?Ah !Il avait un tir’-bouchon…Afin d’tirer les bouchonsLorsqu’il voulait déboucherDes bouteill’s trop bien bouché’s…L’co-chon !Il avait un tir’-bouchon !« Ah ! lui dit l’commissaireD’un p’tit air connaisseur,Du crim’ de la GlacièreSeriez-vous l’auteur ?Car enfin, sapristoche !Je ne crois pas m’tromper,Vous avez dans votr’ pocheUne arme prohibé’ ! »Et l’garnementR’prit cyniqu’ment :— Ça ?… mais c’est un tir’-bouchonQue j’porte dans mon veston !(On s’demande où s’arrêt’raL’audace des scélérats ?)Ah !— Ça ?… mais… c’est un tir’-bouchonC’est pour tirer les bouchonsLorsque j’ai-z-à déboucherDes bouteill’s trop bien bouché’s »L’co-chonIl avait un tir’-bouchon— « N’êt’s-vous point — lui dit l’juge —Ce saboteur endurciQu’a fait tant de grabugeDurant tous ces temps-ci ?Car si de sabotageVous n’vous mêliez null’ment,À quel sinistre usageVous servait c’t’instrument ?) »Et le banditLui répondit :— Ben quoi ?… C’est un tir’-bouchonQue j’porte dans mon veston(On s’demande où s’arrêteraL’audace des scélérats ?)Ah !— Ben quoi ?… C’est un tir’-bouchon…C’est pour tirer les bouchonsLorsque j’ai-z-à déboucherDes bouteill’s trop bien bouché’s »L’co-chonIl avait un tir’-bouchon !« Vous avez — dit Lépine —Conspiré ! Sans celaCe chos’… cette machine…Ké qu’ ça viendrait foutr’ là ?Non, ça n’est pas la peineDe m’creuser l’ciboulotCar je tiens (quelle veine !)Un’ pièc’ du complot »L’conspirateurFit « Et ta sœur ! »Dans l’troubl’ de leur âmeLes juges épatésD’voir un êtr’ si infâmeL’ont tout d’suite acquitté,Se disant « Pas possibleD’condamner c’gredin-làSon crime est trop terrible…Fallièr’s le graciera ! »Rapport à çaIl s’en tira !