Quand l’régiment part en campagneSi la chaussett’ russe accompagneLes pieds nickelés des pioupiousNous, on a la chaussette à clous !Bon bougre, par ces temps de grèvesChaque matin, quand tu te lèves,Ne va pas oublier surtoutDe chausser la chaussette à clous !La march’ victorieus’ d’une arméeS’opèr’ par ta grâce embauméeChaussette russ’ ! Mais on s’en fout :Nous, on a la chaussette à clous !Oui, pour arranger le derrièreAux judas d’la classe ouvrièreQui vendent leurs copains pour trent’ sous,Nous nous avons la chaussette à clous !EU’ ne sort pas, comm’ bien l’on pense,D’chez l’fournisseur des ÉlégancesMais elle est pratique comm’ tout,Cette brave chaussette à clous !Et, pour les servic’s qu’on lui d’mande,C’est la plus large et la plus grandeQui prime, soit dit entre nous,En fait de chaussette à clous !Hal’tants, effarés, mine sombre,Tous les renards grattant dans l’ombreRentrent subito dans leurs trousQuand ils voi’nt la chaussette à clous !Dans le trait’ment de la jaunisse,Les plus incurables guérissentQuand on les frictionne à grands coups…À grands coups de chaussette à clous !Dedans les cas où la machineÀ bosseler, sa p’tite frangine,Fait du boulot un peu trop mou,Faut lui joindr’ la chaussette à clous !Allons, bon bougre enfile et laceTes plus formidables godasses :Tu port’s ta victoire à leur bout…En avant la chaussette à clous !
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Brave chaussette à clous
Couté, Gaston
Texte de Gaston Couté (1910). Sur l’air « Petite brunette aux yeux doux ».
« Chanson satirique d’actualité » parue dans La Guerre sociale (1906-1915), 4e année, nº 44G (18 octobre 1910).
Chaussette à clous, synonyme de policier.