L’incapable successeur de Léon XlII vient de décréter que dorénavant les enfants feront leur première communion non pas à l’âge de onze et douze ans, mais à sept ou huit ans !
Pourquoi pas tout de suite au biberon ?
Ce serait encore plus prudent pour sauvegarder la pureté de la foi et préserver les jeunes âmes de la contagion du doute et des embûches du libre arbitre.
Le Rappel.
I’ s’en pass’ de tout’s les couleursÀ la place du Tertre :L’aut’ soir un marchand d’sacrés-cœursEt d’souv’nirs de Montmartre,En rentrant chez luiAutour de minuitTrouve — spectacle infâme ! —Un méchant curéQu’avait l’doigt fourrédans le… nez de sa femme ! (bis)Voyant s’étaler sous son toitDes mœurs aussi mauvaises,Vlà l’pauvr’ qui gueul’ comme un putoisEn bousculant les chaises :— « Sacré nom de d’là !Qu’est-ce que tu fous là,Pourceau de sacristie ? »L’autr’ sans s’déranger,D’un ton dégagé,Répond : « j’présent’ l’hostie ! » (bis)Prenant pour un vil calembourCett’ réplique du prêtre,L’marchand braill’ « tu vas faire un tourPar-dessus la fenêtre,Espèc’ de BorgiaAu monde il n’y aPas d’salaud d’ton calibre ! »Mais l’autr’ fait un sign’Très noble et très dign’De sa main resté’ libre (bis)« Là, là, vous allez éclater !Calmez-vous mon brave homme !Oyez plutôt la volontéDe notr’ Saint-Pèr’ de Rome :Pour quTâme des enfantsAu Mai triomphantDemeure inaccessible,Faut qu’nous leur donnionsLa Saint’ communionL’plus tôt qu’il est possible ! (bis)Or, enceint’ de quatr’ mois au plusVotre épouse fidèleS’préoccup’ déjà du salutDu p’tit qu’ell’ porte en elle ;Et, chrétienn’ zélé’,Ell’ m’a fait app’lerPour qu’en sa r’trait’ profondeJe fass’ communierVotr’ jeune héritierAvant qu’i n’vienne au monde ! (bis)C’est scabreux d’colloquer l’bon DieuEn pareille occurrence :Mais la grâc’ pass’ par ousqu’ell’ peutMon brave, y-a pas d’offense ! »— « Non, non !… fait l’papaQu’en reste baba,Mais je trouve, mazette !Que votr’ sacrementN’est… évidemment…Pas dans une… musette ! » (bis)Là-dessus, le curé s’en va…Alors notr’ Boubouroche,Avec des airs de St ThomasDit à sa femme : « approche ! »Et l’oreill’ collé’Su’ l’ventre gonflé,I’ s’écri’ : « Mélanie,J’entends — quel succès —L’salé’ qui chant’ « c’estL’plus beau jour de ma vie » (bis)