— On vient d’arrêter l’inspecteur Robert qui avait volé 10.000 francs à une folle.
Les Journaux.
À l’infirmeri’ du DépôtUne pauvre démenteRépétait le même proposDe façon insistante ;Elle s’écriait comm’ ça :« Croyez-en ma parole,J’viens d’voir tout à l’heur’ — larira ! —Une vache-qui-vole !… »— « Très bien » déclarèr’nt les docteursEt tout le mond’ pensa d’même :« Les exploits des aviateursLui travaill’nt le système ;La conquête de l’air y aFait perdre la boussole...Laissons-la tranquill’ — larira —Avec sa vach’-qui-vole !— Mais, écoutez-donc, nom d’un chien !Insista la louftingue« Cett’ vach’-là volait si bien…Qu’ell’ m’a fait mon morlingue !Où donc est l’roussin qui m’fouillaParce que j’étais folle ?Qu’on aill’ me le chercher, — larira —J’veux voir ma vach’-qui-vole »On am’na l’inspecteur RobertLe héros de ce drame,R’connu avoir fauché l’auberDe la malheureus’ femme ;Dix-mill’ ball’s, ça n’était pasPour une simple oboleQu’avait opéré, — larira ! —Cette vache-qui-vole !« C’est, avoua-t-il en pleurantAfin d’avoir des r’ssourcesPour pouvoir comme Yves DurandTripoter à la BourseQu’j’ai mis d’un geste indélicatLa main sur ce PactoleEt que j’ai joué, — larira ! —Au jeu de vach’-qui-vole.Mon coup — si l’on veut raisonner —Etait aussi honnêteEt tout aussi bien combinéQue l’Affaire “Rochette” :Pourquoi donc cett’ toqué’-làQue le diabl’ patafioleEst-elle venu’ — larira ! —Parler de vach’-qui-vole ? »Après les scandales d’hierQui demain vont reprendre,Lépin’ savour’ ce fait diversSimple histoire d’attendre !Car le jour où se réveili’raL’enquête qui somnoleT’entendras r’parler — larira ! —Sans dout’ de vach’s qui volent !