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Mes agneaux…

Couté, Gaston


Texte signé le Subéziot (probablement Gaston Couté, 1910)


À peine est-il né le terrible enfant
Que vivement le supplice du carcan,
Déjà depuis si longtemps supprimé,
À son égard on veut le restaurer.
 
Quoique très jeune, il est bien populaire
Et bien connu de tous les prolétaires,
Cinglant le fort, défendant l’ouvrier,
Il est pour eux un robuste bouclier.
 
Intervenant dans les louches histoires,
Il cherche toujours et veut tout savoir.
Puis, au grand jour, il clame la vérité
Bien qu’en disent les exploiteurs Cassoret.
 
Dans la police, son œil fait le déclic ;
Aussi est-il haï de tous les flics.
Un béguin il n’a pas de l’idiot place
Qui suce autre chose que de la glace !
 
Et toi, malheureux prophète Lebas,
Garde-toi bien quand tu voyageras
D’annoncer la mort du pauvre petit
Qui te prouve aujourd’hui sa bonne vie.
 
Un con…seiller, le fameux Michonneau,
L’aime beaucoup, voire plus que sa peau,
Y tient bien plus qu’à ses derniers cheveux,
Sans oublier ses deux énormes yeux.
 
Malgré ce fumier, il pousse et grandit,
Épate tout le monde tellement il fortifie
Envers, contre tous ces crocodiliens
Rien n’arrêtera le Réveil Artésien.

Texte paru dans Le Réveil artésien (1910-1911), nº 27 (11 septembre 1911).

Texte paru dans L’Action syndicale (1904-1910), nº 381 (11 septembre 1910).