« Du plus profond de mon cœur à mon grand ami Sébastien Faure, pour ses quatre vingt ans »
Charles d’Avray
Tu fus en grand lutteur et tu fus un grand sage,Tu semas le bon grain par beaux et mauvais temps :Qu’il me soit permis de te rendre hommage,Père spirituel de mes lointains vingt ans.Tu parais un voile se lève,J’ai vingt ans, tu m’ouvres les yeux,Et je fais mien ton joli rêveD’amour pur, sans lois, sans dieux :C’est le paradis sous les cieux,C’est la vie intense et superbe,Et c’est le progrès prodigieuxSous la puissance de ton verbe !Dès lors le meilleur de ton cœurVa s’offrir au commun bonheur.Ah ! mon vieil ami l’anarchiste.Le poids des ans, lui seul nous affaiblit,Vieil ami, Grand Idéaliste,À tes côtés, mes cheveux ont blanchi.Que les ans passent vite, vite,Et comme l’homme a peu de tempsPour aimer l’homme qui mériteD’être aimé de son vivant.Dans le lointain vois tous ces gensDerrière toi, sur la Grand’ route,Ce sont autant de partisansCela ne me laisse aucun doute.Réjouis-toi, ils ont ta foi !Ah ! mon vieil ami l’anarchisteUne jeunesse est là qui t’a comprisVieil ami, Grand Idéaliste,Sois satisfait de la tâche accompliePour l’Anarchie.