Avec la passé, détruisons le présent, pour devancer l’avenir
1Toi créé comte de PoitiersDuc d’Auvergne, titres altiers,Brétigny fut jugé sévère,En te livrant à l’Angleterre :Vivant dans la rapacité,Raffiné dans ta cruauté,Vaniteux sans aucun scrupule,Tu fus une noble crapule :Je t’en accuse en cet écritJean de France duc de Berry.2Toi qui luttas à Montlhéry,Assiégeas Paris aguerriRecouvrant par traites en sommeBoulogne, Guise et la Somme :Tu perdis Grandson et Morat,Campo-Basso t’assassinaSi Péronne fut ta besogne,Charles, dernier duc de BourgogneJe te reproche, c’est mon droitDe n’avoir fait mourir un roi.3Fils d’un gouverneur du Dauphin,D’une prétention sans fin,N’as-tu pas conduit ton épée.En Roussillon triste épopée.Puis tu cherchas autre traficDans la ligue du bien public.Après Conflans on te houspilleEt l’on te jette à la Bastille,Un Louis onze abrégea tes joursToi d’Armagnac duc de Nemours.4Ambitieux, fat et sournois,Tu fis feu contre les Génois.Après les revers de NavarreEn Bourgogne tout se répare ;Tu sers ainsi qu’un arlequinFrançois premier puis Charles-Quint,Rome mortellement te frappe,Tu luttais alors contre un pape :Tu fis beaucoup mais rien de bonToi Montpensier duc de Bourbon.5Né petit fils du grand Condé,Violent, féroce, décidé,Toi qui t’en allas en HongrieGuerroyer contre la Turquie :De Touraine on te fit l’honneurDe t’en nommer le gouverneur.Ici les archives secrètes,De police sont indiscrètesOn y peut lire en bon FrançaisTon nom comte de Charolais.6Nobles orgueilleux de vos nomsJ’ai limaillé tous ces chaînonsPour arriver à l’origineD’où vos titres prirent racine.Marquis, comtes, princes et ducs,Barons, vicomtes, archiducs :Cherchez vous-mêmes les prouessesQui firent germer vos noblesses,Vous verrez qu’à justes raisonsJ’ai de droit taché vos blasons.