1Bon, bon, nous y voilà,C’est bientôt les vacances,Bon, bon, nous y voilà,C’est bientôt ce jour là.Les cahiers d’analysesLes cahiers de dictées,Et toutes ces bêtises,Qui nous font enrager.Et bon, bon, bon,Nous sommes en vacance,Et bon, bon, bon,Nous nous amuserons.2Adieu, père Barbette,Nous allons te quitter,Avec les coups de règles,Que tu nous a donné.Et bon, bon, bon,Nous sommes en vacance,Et bon, bon, bon,Nous nous amuserons.3Adieu, vilaine clocheEspèce de chaudronTu nous cassais la têteQuant nous nous amusions.Et bon, bon, bon,Nous sommes en vacance,Et bon, bon, bon,Nous nous amuserons.4Passons par la fenêtre,Cassons tous les carreaux,Tapons sur le maîtreÀ grands coups de sabot.Et bon, bon, bon,Nous sommes en vacance,Et bon, bon, bon,Nous nous amuserons.5Vive les vacancesÀ bas la rentrée,Les maîtres à vendre,L’école à louer,Les livres au feu,Les maitresses au milieu.
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Bon, bon, nous y voilà
anonyme
Contine enfantine (texte anonyme, ≤ 1922).
Paru in : Terre libre : organe bimensuel de la Fédération anarchiste du Sud (1922-1922), nº 5 (20 aout-5 sept. 1922), avec ce commentaire de Moye (Marseille) : « Chanson. — Des enfants chantent sous mes fenêtres la chanson que voici : admirez l’esprit de révolte qui s’en dégage, et se manifeste contre l’école, et ses professeurs autoritaires. J’ignore quels en sont les auteurs, mais je crois fort que ce sont les enfants eux-mêmes, qui l’ont créée pour crier leur rancœur contre l’école esclave et les éducateurs brutaux. Elle exprime leur joie d’être libre, et de pouvoir s’amuser en toute liberté, en dehors de la tutelle des maîtres. Elle exprime aussi leur dégoût des études insipides, et hors de leur compréhension. C’est avec joie et ardeur qu’elle sort de leurs lèvres, inhabituées encore au mensonge, ce chant crie leur répugnance pour la régularité des récréations, ainsi que des maîtres, et il se termine en paroles de révolte.
La voici telle que cette chanson me parvient aux oreilles, j’en respecte tout le caractère et la saveur qui s’en dégage ; elle prouve bien que ces jeunes cerveaux ont des ferments de révolte naturelle, encore inassoupie par l’éducation laïque ou religieuse. C’est surtout ce que j’ai retenu et voulu mentionner ».