Au nouveau Proselyte
1Ami juvénile et vibrantDont l’esprit s’éveille à la vie,Et qui possède un cœur trop grandPour supporter la Tyrannie ;Tu cherches des hommes nouveauxPour te guider sur l’âpre route,Et pour calmer en ton cerveauLa pesant fièvre des doutes.J’aime tes fous élans.D’enfantEt cependant…(Refrain)Maintenant, nouveau camarade,Chez nous on apprend à danser,C’est pour ça qu’sur les barricadesTant des nôtres ont trépassé…Observe d’un œil débonnaireLes fougueux enn’mis des bourgeoisS’trémousser à la douce voixDes jazz-bands révolutionnaires.2Les yeux illuminés de foi,Tu te jettes dans la tourmente,Songeant aux géants d’autrefois,Quatre-vingt-neuf, mil huit cent trente.Mais lorsque tu veux, à ton tout,Reprendre la lutte opportune,Tu vois danser, dans les faubourgs,Sur les martyrs de la Commune…J’aime tes fous élans.D’enfantEt cependant…(refrain)3C’est ainsi que dans nos milieuxOn se sert des mêmes méthodesQue les catins et leur vicieux,C’est très simple, et puis c’est à la mode…Combattre pour plus d’équité,Se donner pour l’idéalismeN’excluent certes pas la gaieté,Mais gardons-nous du crétinisme.J’aime tes fous élans.D’enfantEt cependant…(refrain)4Malgré de pauvres résulstatsConserve toujours l’espérance,Il n’est pas trop d’apostolatsPour combattrel’incohérence ;Sans aucun profit personnelPoursuis la tâche nécessaire,Et pour les demains fraternelsreste généreux et sincère.Profigue tes élans.D’enfantMais soit prudent…(Refrain)Tu le vois, nouveau camarade.Il te faudra combattre aussiLes bien tristes pantalonnades.Dont l’idéal est obscurci ;Devant nos tares millénairesSois sévère pour tes laideurs,Et, redresse, en ta fraiche ardeur,Le flambeau révolutionnaire.