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Chant du houilleur

Rens, Georges


Texte de Georges Rens [= Max Borgueil] (≤1902).


Vers de terre ou taupes,
Tels de sourds vulcains,
Dès que blanchit l’aube
La Fosse nous tient…
Parfois. en été, au moment d’atteindre
La ténèbre en deuil, l’antre souterrain,
Nous voyons encore, au ciel du matin,
Les astres s’éteindre…
L’aveuglant Soleil
Par la voûte rose
Fêter le réveil
Des gens et des choses…
Pour nous c’est la nuit :
La lueur naissante
Est le jour gui fuit !
L’aube caressante
Est notre minuit !
Car la Fosse est noire, toujours !
À d’autres la gloire du Jour !
… Aimons-nous ! prisonniers des sombres oubliettes :
Savons-nous si demain nous aimerons encor ?
Aimons ! car le Grisou dans la Fosse nous guette
Et célébrons la Vie à l’ombre de la Mort !

Paru aussi in : Le Réveil des travailleurs (1900-1903), année 4, nº 1-2 (10 janvier 1903)