1Si des bourgeois vous parlaient de la vie,Ne dites pas que vous êtes heureux,Car ils prendront des airs digne d’envie ;Ils n’cherch’nt qu’misèr’ pour les pauvr’s malheureux.Si jamais leurs bourses deviennent videsFait’s attention à votre maigre argent,Ils sont si bons… avec des gest’s avides !…Avec les rich’s faut toujours êtr’ prudent.2Ils sont honnêt’s ça s’voit sur leurs visages ;Mais, chers amis, ils ont quand mêm’ dix doigts,Avec des airs transis faisant les sagesFait’s attention à leur sourir’s narquois…En diplomat’ connaissant la saint’ causeIls sav’nt séduir’ la femme comm’ l’enfant ;Car ils ont un si beau styl’ dans leur prose !…Avec les rich’s faut toujours êtr’ prudent.3Ils sont instruits sur la question sociale,Ils trait’nt bandit, tout homm’ qui n’a pas d’pain,Et le plus fort, ils n’font jamais d’scandale ;Mais ils sont les pir’s ross’s du genre humain.Comme Idéal ils ont un grand en somme :Leur Idéal c’est le métal sonnant,Et pour finir n’fait’s pas la bêt’ de somme,Avec les rich’s faut toujours êtr’ prudent.
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Gare aux loups !
Serfant, Victor
Texte de Victor Serfant (≤ 1896).
Paru aussi in : La Débâcle sociale. — Ensival (Verviers, 1896-1896), n° 3 (8-22 févr. 1896).