Dédié aux Misérables
1Allons, travailleurs, pour la lutte dernièreRalliés autour de la rouge bannière,Déchaînons l’ouragan contre la vile meuteDes bourgeois lâches pour nous, fils de l’émeute.Que le glas funèbre, au monde épouvanté,Apprenne comment nous avons vengéUn siècle de guerres, de crimes et d’esclavage.Où le pauvre n’eût jamais que misère en partage.(Refrain)Marchons, foule grondante, sans hésitations,Sans s’arrêter aux pleurs, compagnons émeutiers,Cette fois sans indulgences, juste expiation,Faisons une hécatombe de tous ces meurtriers.2Oui, ce siècle rempli du sang des malheureuxÀ son déclin sombre pour tous les pauvres gueux,Au signal précurseur, qui déjà là-bas grondeDans les mines infâmes du capital immonde.Ce siècle de parias dans une tragique auroreQue les vieillards eux-mêmes verront bientôt écloreAffirmer pour tous, le droit à la vieQuand du sang de Prudhomme, la terre sera rougie.(refrain)3Pour accomplir cette œuvre avec tranquillité,Anarchistes incendiaires, avec sérénitéAux esclaves Jacques, multitude inconnue,Qui sortira de terre, l’heure étant venue,Montrons-leur à vaincre les derniers préjugésQui les retiennent encore serviles et courbes ;Apprenons-leur aussi à repousser les maîtresDéputés et patrons, qui ne sont que des traîtres.(refrain)
Lyon, 26 février 1886