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La Diane rouge

Landriot, Achille


Texte d’Achille Landriot (1886). Air « Le Palais des papess ».


Dédié aux Misérables

1
Allons, travailleurs, pour la lutte dernière
Ralliés autour de la rouge bannière,
Déchaînons l’ouragan contre la vile meute
Des bourgeois lâches pour nous, fils de l’émeute.
Que le glas funèbre, au monde épouvanté,
Apprenne comment nous avons vengé
Un siècle de guerres, de crimes et d’esclavage.
Où le pauvre n’eût jamais que misère en partage.
 
(Refrain)
Marchons, foule grondante, sans hésitations,
Sans s’arrêter aux pleurs, compagnons émeutiers,
Cette fois sans indulgences, juste expiation,
Faisons une hécatombe de tous ces meurtriers.
 
2
Oui, ce siècle rempli du sang des malheureux
À son déclin sombre pour tous les pauvres gueux,
Au signal précurseur, qui déjà là-bas gronde
Dans les mines infâmes du capital immonde.
Ce siècle de parias dans une tragique aurore
Que les vieillards eux-mêmes verront bientôt éclore
Affirmer pour tous, le droit à la vie
Quand du sang de Prudhomme, la terre sera rougie.
 
(refrain)
 
3
Pour accomplir cette œuvre avec tranquillité,
Anarchistes incendiaires, avec sérénité
Aux esclaves Jacques, multitude inconnue,
Qui sortira de terre, l’heure étant venue,
Montrons-leur à vaincre les derniers préjugés
Qui les retiennent encore serviles et courbes ;
Apprenons-leur aussi à repousser les maîtres
Députés et patrons, qui ne sont que des traîtres.
 
(refrain)

Lyon, 26 février 1886


Paru dans Le Forçat du travail : organe communiste-anarchiste, n° 14 (18-30 avr. 1886), rubrique « Lyre anarchique » .