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Les Mauvais bergers

Monteil, Jean-Paul


Texte de Jean-Paul Monteil (1925). Musique par Ernest Cloërec-Maupas (1883-1940).


1
N’ayant de vivre qu’un seul but
Et pour l’atteindre aucun scrupule
Les infâmes dès leurs débuts
Sur le malheur des gueux spéculent
Les désespoirs et les chagrins
La jalousie et la rancune
Sont pour eux autant de tremplins
Pour se hisser vers la fortune.
 
2
Le peuple affamé de bonheur
Et d’idéal et de justice
Se laisse prendre à la douceur
De leurs discours pleins d’artifices.
Et, victime encore une fois,
Oubliant ses nombreux déboires,
Il conduit ces rusés matois
Sur le grand chemin de la gloire.
 
3
Mais le but une fois atteint
Ils retrouvent leur insolence.
Sur leur enthousiasme éteint
Triomphe l’âpre jouissance
Se riant de leurs beaux discours,
Dédaignant les foules trompées
Ils se démasquent sans détour
Et se jettent à la curée.
 
4
Exploitez, volez, jouissez,
Tant que vous êtes encor maîtres
Bientôt nous vous crierons assez,
Assez des félons et des traîtres
Et, sans pitié, mauvais bergers,
Pour qui le peuple s’acoquine
Pour nous défendre et nous venger
Nous dresserons le guillotine !

Chanson « Les Mauvais bergers » de Jean-Paul Monteil, musique d’Ernest Cloërec-Maupas (La Muse rouge, 1925)

Publié dans la revue La Muse rouge : nouvelle série, nº 2 [1925].