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Vingt ans

Villard “Gilles”, Jean


Texte et musique de Jean-Vilard (1933).


Mesdam’s, messieurs, mes chers parents
Tous ceux qui vont avoir vingt ans
Vous présentent bien poliment
Leurs compliments.
 
La vie est là qui les attend
La vie, on dit qu’c’est épatant
Ouvrons la porte à deux battants
Le cœur content
 
Et devant vous, tout droit devant,
Regardez bien gars de vingt ans :
Voilà la vie !
 
Dictateurs, tyrans, parlements,
Ambitieux ratés ou déments
Autant en emporte le vent !
La nuit nous prend
 
Pas une étoile au firmament
Poussé, battu, par tout les vents
Des légions de rats dans ses flancs
Le bâtiment
Roule au milieu des éléments
Sa cargaison de morts vivants
Et c’est la vie !
 
Hé les gars, les jeun’s les nouveaux
Au fond de cet obscur caveau
Allez-vous crever comm’ des veaux
Sous le couteau ?
 
Il faut vous réveiller les gars
Avant que les sombres gagas
Qui mènent le monde à sont trépas
Fass’nt trop d’dégâts.
 
Demain, demain, il s’ra trop tard,
Assez de solennels bobards
Sauvons la vie !

Chanson parue chez Smyth (40, faubourg Poissonnière, Paris).

Parue aussi in : Villard-Gilles, Jean. — Chansons que tout cela !. — Nouv. éd. augm. — Lausanne : Rencontre, 1970.

Parue aussi in : Brécy, Robert. — Autour de La Muse rouge : groupe de poètes et chansonniers révolutionnaires, 1901-1939. — Saint-Cyr-sur-Loire : Christian Pirot, 1991. — 254 p. (p. 209).