À notre ami J.-F. Gonon
1Allons, les prolos de la terre,Artisans et manouvriers ;Debout ! la lutte salutaireS’impose à tous les ouvriersAux exigences patronales,Opposons avec fermetéToutes nos chambres syndicalesEt leur principe d’équité !(refrain)Groupons nos forces populaires,Reprenons notre dignité !Car en défendant nos salairesC’est défendre la liberté !2Que faut-il pour que l’existenceNous paraisse un fardeau moins lourd ?Le certain de la subsistance,Le pain assuré chaque jour !Plus de guerre entre le main d’œuvre,Ce fléau de tous les métiers,Car la concurrence est la pieuvreQui dégarnit tous nos chantiers.(refrain)3Nous sommes la force motriceQui fait mouvoir tous les États,Et la pensée inspiratriceQui produit tous les résultatsSans nous, jamais rien ne se fonde,Rien de se fait, ni se finit ;Nous sommes les soutiens du monde !Du néant ! Jusqu’à l’infini !(refrain)4Aussi nous, les bêtes de somme,Qui prêtons nos bras, nos cerveaux :Nous voulons discuter la sommeQui doit nous payer nos travaux ;Et quand nos patrons font usageDe procédés indélicats,Opposons leur avec courageLes forces de nos Syndicats.(refrain)
1er juin 1900.