1Il est puissant, le prolétaire,Quand, à son heure, il le saura,Gare au régime autoritaire !Une ère nouvelle viendra.Il est puissant, le prolétaire !2Pour jamais, on l’avait plongéDans la nuit et dans l’ignorance ;Les efforts l’en ont dégagé :Premier signe de sa puissance.Désormais vers un temps meilleur,Marche à grands pas le travailleur.Il est puissant, le prolétaire !3Pour conserver l’autorité,Des tigres, à figure d’homme,Traitent la peuvre humanitéAinsi qu’une bête de somme.Mais les peuples républicainsTerrasseront leurs fiers Tarquins.Il est puissant, le prolétaire !4Au nom de la religionIls ont alimenté la tombe.Sur terre, pas de régionQui n’ait vu sa vaste hécatombe.Mais d’où plane la liberté,Fuit la vaine crédulité.Il est puissant, le prolétaire !5Des ; larrons, des spoliateurs,Par la fourberie et la guerre,Au détriment des producteursSe sont approprié la terre.Mais à la collectivitéReviendra la propriété.Il est puissant, le prolétaire !6Ouvrier, relève ton front,Tu ne subiras plus la tâche,Que dis-je ? le cruel affrontD’engraisser l’oisif et le lâche.Seul, tu jouiras des trésorsDus à tes bras nerveux et forts !Il est puissant, le prolétaire !7Au flambeau du libre-examen,L’ardent amour du droit fermente,Et pour sauver le genre humainSuscite encore une tourmente,Vils oppresseurs, pour vous punir,Les déshérités vont s’unir.Il est puissant, le prolétaire,Oh ! quand son heure sonnera,Sachez-le tous, grands de la terre,Votre débâcle arrivera.Il est puissant, le prolétaire !
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Le Prolétaire : chant d’un déshérité
Voglet, Prosper
Texte de Prosper Voglet (≤1880).
Paru aussi in : Le Drapeau rouge : organe de la Ligue collectiviste-anarchiste (1880-1880), nº 3 (29 févr. 1880 = 11 ventôse an 88).