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Gloire au 17e

Montéhus


Texte de Gaston Montéhus (1907). Musique par Raoul Chantegrelet (1870-1945) et Pierre Doubis [Paul Théodore Dubois] (1865-1941).


1
Légitim’ était votre colère,
Le refus était un grand devoir.
On ne doit pas tuer ses père et mère,
Pour les grands qui sont au pouvoir.
Soldats, votre conscience est nette :
On n’se tue pas entre Français ;
Refusant d’rougir vos baïonnettes
Petit soldats, oui, vous avez bien fait !
 
(Refrain)
Salut, salut à vous,
Braves soldats du 17e ;
Salut, braves pioupious,
Chacun vous admire et vous aime ;
Salut, salut à vous,
À votre geste magnifique ;
Vous auriez, en tirant sur nous,
Assassiné la République.
 
2
Comm’ les autres vous aimez la France,
J’en suis sûr même vous l’aimez bien.
Mais sous votre pantalon garance,
Vous êtes restés des citoyens.
La patrie, c’est d’abord sa mère,
Cell’ qui vous a donné le sein,
Et vaut mieux même aller aux galères,
Que d’accepter d’être son assassin.
 
refrain
 
3
Espérons qu’un jour viendra en France,
Où la paix, la concorde régnera.
Ayons tous au cœur cette espérance
Que bientôt ce grand jour viendra.
Vous avez j’té la premièr’ graine
Dans le sillon d’l’Humanité.
La récolte sera prochaine,
Et ce jour-là, vous serez tous fêtés.
 
refrain

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gloire_au_17e :

Selon Wikipédia (02/12/2023) :
Miguel Almereyda aurait proposé une variante au refrain :
« Vous deviez, sans tirer sur nous,
Assassiner la République !
 »

Sur le succès de cette chanson, voir l’anecdote concernant Louis Bara sur le Dictionnaire des militants anarchistes (15 oct. 2010) :

Le 17 octobre 1910, une manifestation tumultueuse de carriers eu lieu devant la gare de Levrézy, pour protester contre l’attitude de certains employés de la Compagnie des chemins de fer de l’Est qui refusaient de se mettre en grève. La gendarmerie, renforcée par un détachement du 91e régiment d’infanterie défendait l’accès de la gare. Bara entama le chant « Gloire au 17e », puis cria aux soldat qui se trouvaient un peu en arrière des gendarmes : « Soldats, crosse en l’air, rompez vos rangs, mettez-vous avec les travailleurs, faites comme vos frères du 17e ». Il fut condamné le 1er février 1911 à 18 mois de prison pour « provocation dans un but anarchiste à la désobéissance » et purgea sa peine à Clairvaux où il avait été écroué en juillet après son transfert de la prison de Charleville.