1Voulons plus êtr’ des ingorants,Ni plus travailler pour des maîtres,Car nous savons grincer des dents,Savons compter et lir’ les lettres.(Refrain)Deux et deux font quatre,trois et trois font six,Chantons pour les bourgeois : De Profondis !2Au lieu de blouses, des pal’tôts !Au lieu de cottes, des culottes !Au lieu de biscop’s, des chapeaux !Au lieu d’croqu’nots, nous voulons des bottes !refrain3Nous ne voulons plus crever de faim,Ni bouffer d’la sal’ tagougnasse,Nous voulons boire du vin fin,Manger perdrix, alouettes, bécasses.refrain4Nous n’voulons plus que nos marmots,Ils aient des poux dans leur tignasse,Nous voulons qu’ils soient frais et beaux,Qu’ils sent’nt bon quand on les embrasse.refrain5Voulons plus qu’nos fill’s, nom de Dieu !Soient chair à plaisir pour eux autresEt qu’ell’s se vendent pour un peuD’galett’ qu’ils ont chipée aux nôtres.refrain6Et quand nos fils seront des gasFaut plus qu’ils soient chair à mitraille,Pour qu’des bourgeois soient gros et grasils n’iront plus fair’ la bataille.refrain7Nous n’voulons plus d’vos hôpitaux,Où l’on nous trait’ comme des boul’dogues,Où l’on nous soign’ moins qu’des chevaux,Où l’on essay’ sur nous des drogues.refrain8Nous n’voulons pas, quand nous s’rons vieux,En vagabond craindr’ le tricorne,Voulons mourir dans lit moëlleuxAu lieu d’crever au coin d’un born,e.refrain
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Deux et deux font quatre
anonyme
Texte anonyme (≤1902).
Tricorne : gendarmes.
Paru aussi dans : Chansonnier de la révolution. — Genève : Le Réveil socialiste-anarchiste, 1902 (p. 91-92).