1Toi dont le bras s’appesantitSur nos reins, dirigeant immonde,Les peuples ont toujours pâliDepuis que tu mènes le monde.Combien dureront nos amours— Amours d’hyène et de tigresse ?Tu jures de régner toujours,Mais la foule est parfois traîtresse.2Le pouvoir des grands n’a qu’un temps,Il s’enfuit comme le printemps.Fragiles bonheurs que les vôtres !Aujourd’hui, fous, désespérés,Nos cœurs, nos corps sont déchirés ;Demain, bourgeois, vous trimerezComme les autres !3Gouvernant fourbe, près de toiIl n’est que honte et que dommage.Sans pain, sans idéal, sans toit,L’esclave fuit sa propre image.Patience ! rien n’est fini.La race humaine est toujours verte,Et l’espérance a fait son nidDans la vieille maison ouverte.4Le pouvoir des grands n’a qu’un temps,Il s’enfuit comme le printemps.Fragiles bonheurs que les vôtres !Qui que tu sois, gouvernementQui nous adores follement,Tu nous trahiras sûrementComme les autres !5Lourds chagrins et maigres bonheurs,Tel est le lot du prolétaire.Grands fous qui donnons nos sueursEn pâture aux rois de la terre !Mais lassés de leurs trahisons,Ayant nos outils dans la pogne,Nous dirons crûment nos raisonsEt cognerons, s’il faut qu’on cogne.6Le pouvoir des grands n’a qu’un temps,Il s’enfuit comme le printemps ;Fragiles bonheurs que les vôtres !Contre le vieux joug inhumain,À notre tour, ce soir, demain,Nous marcherons, main dans la main,Comme les autres !
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Juste retour
Chaughi, René
Texte d’Henri Gauche [René (≤1905). Sur l’air « Tout comme les autres » (ca 1895) mus. par Gaston Maquis, sur un texte de Fernand Disle.
Paru aussi in : Almanach illustré de la révolution pour 1906, 1905 (p. 57).