À Élisée Reclus.
1Dans son labeur, le faible courbe échineSous l’œil du chef s’exténue et se tord,L’Homme-néant dompte l’homme machineAinsi le veut la raison du plus fort.Du sang du pauvre, avide et toujours ivre,Le fat repu ne cesse d’exploiter ;Le mauvains riche est indigne de vivre ;L’être bon seul a le droit d’exister !2L’agioteur, l’escroc, le rien qui vaille,Le parasite, ignoble fainéant,Vit aux dépens de celui qui travaille,Tel est son rôle inique et révoltant.Délivrons-nous du joug qui nous opprime,Humbles martyrs des prêtres et des rois,En terrassant et le vice et le crime.Vivons vainqueurs ou mourons pour nos droits !3Par le progrès assurons l’existenceÀ des milliers d’infortunés humains,Par le travail supprimons l’indigenceEt le chômage aux tristes lendemains.En Italie, en Angleterre, en Prusse,Frappons partout les auteurs de nos maux.Que nous soyons Français, Chinois ou Russe,Devant l’amour les peuples sont égaux !4Des faux élus les promesses sont vaines,Les beaux parleurs trompent leurs partisans.Sus aux gavés ! brisons nos lourdes chaînes,Mineurs, tisseurs, forgerons, paysans.Ne servant plus d’humaines nourriture,D’os à ronger au monstre social,Les Travailleurs poussés par la NatureSeront un jour les maîtres du Capital !