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La Chanson des peuples

Gonon, Jean-François


Texte de Jean-François Gonon (≤1904). Musique par Gilbert Lamy.


À Élisée Reclus.

1
Dans son labeur, le faible courbe échine
Sous l’œil du chef s’exténue et se tord,
L’Homme-néant dompte l’homme machine
Ainsi le veut la raison du plus fort.
Du sang du pauvre, avide et toujours ivre,
Le fat repu ne cesse d’exploiter ;
Le mauvains riche est indigne de vivre ;
L’être bon seul a le droit d’exister !
 
2
L’agioteur, l’escroc, le rien qui vaille,
Le parasite, ignoble fainéant,
Vit aux dépens de celui qui travaille,
Tel est son rôle inique et révoltant.
Délivrons-nous du joug qui nous opprime,
Humbles martyrs des prêtres et des rois,
En terrassant et le vice et le crime.
Vivons vainqueurs ou mourons pour nos droits !
 
3
Par le progrès assurons l’existence
À des milliers d’infortunés humains,
Par le travail supprimons l’indigence
Et le chômage aux tristes lendemains.
En Italie, en Angleterre, en Prusse,
Frappons partout les auteurs de nos maux.
Que nous soyons Français, Chinois ou Russe,
Devant l’amour les peuples sont égaux !
 
4
Des faux élus les promesses sont vaines,
Les beaux parleurs trompent leurs partisans.
Sus aux gavés ! brisons nos lourdes chaînes,
Mineurs, tisseurs, forgerons, paysans.
Ne servant plus d’humaines nourriture,
D’os à ronger au monstre social,
Les Travailleurs poussés par la Nature
Seront un jour les maîtres du Capital !

chanson « La Chanson des peuples » de Jean-François Gonon
Paru dans : Almanach illustré de la révolution pour 1905, 1904 (p. 54-55).

La Chanson des peuples (1902-1903) est aussi un périodique de Jean-François Gonon qui succède à son mensuel La Chanson plébéienne : littéraire, artistique, musical (1900).


Paru aussi in : Almanach illustré de la révolution pour 1905, 1904 (p. 54-55, avec musique).