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Les Conscrits insoumis [= Les Conscrits affranchis]

anonyme


« Les Conscrits insoumis » ou « Les Conscrits affranchis ». Texte anonyme (ca 1892).


Allons enfants des prolétaires,
On nous appelle au régiment
On veut nous faire militaires
Pour servir le gouvernement.
Nos pères furent très dociles
A des règlements incompris,
Nous, nous serons moins imbéciles,
Les insoumis (bis)
 
On nous dit d’avoir de la haine
Pour les Germains envahisseurs,
De tirer Alsace et Lorraine
D’entre les mains des oppresseurs,
Que nous font les luttes guerrières
Des affameurs de tous pays ?
Nous ne voulons plus de frontières,
Les insoumis (bis)
 
On nous parle en vain de patrie,
Nous aimons les peuples divers,
Nous allons porter l’Anarchie
Sur tous les points de l’Univers.
Au jour de la lutte finale,
Les réfractaires tous unis,
Feront l’Internationale
Des insoumis (bis)
 
Spoliés par la bourgeoisie,
De nos produits, de tous nos biens,
Elle veut, suprême ironie,
Que nous en soyons les gardiens.
Le soldat est sa sauvegarde,
Elle le paye de mépris.
Nous ne sommes pas chiens de garde,
Les insoumis (bis)
 
Quand nous allons dans les casernes,
Où l’on cherche à nous abrutir
Avec un tas de balivernes
Auxquelles il faut obéir,
Parlant de grève générale
À tous les frères endormis,
Nous préparons la Sociale,
Les insoumis (bis)
 
Les soldats répriment la grève
Et font du tort aux travailleurs,
Et quand le peuple se soulève,
On en fait de bons fusilleurs.
Nous devons leur faire comprendre
La sottise qu’ils ont commis.
Ils passeront sans plus attendre,
Aux insoumis (bis)
 
Si les bourgeois font la revanche,
Ce jour les peuples révoltés
S’élanceront en avalanche
Les bourgeois seront emportés.
Si le soldat est notre frère
Les gradés sont nos ennemis
Car ils ont déclaré la guerre
Aux insoumis (bis)
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Allons, enfants des prolétaires,
On nous appelle au régiment ;
On veut nous faire militaires
Pour servir le gouvernement.
Nos pères furent très dociles
À des règlements incompris !
Nous, nous serons moins imbéciles, / Les affranchis, les affranchis (bis)
 
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On nous dit d’avoir de la haine
Pour les Germains envahisseurs,
De tirer Alsace et Lorraine
D’entre les mains des oppresseurs ;
Que nous font les luttes guerrières
Des affameurs de tous pays ?
Nous ne voulons plus de frontières,
Les affranchis.
 
3
On nous parle en vain de patrie.
Nous aimons les peuples divers ;
Nous allons porter l’Anarchie
Sur tous les points de l’Univers.
Au jour de la lutte finale,
Les réfractaires, tous unis,
Feront l’Internationale
Des affranchis.
 
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Spoliés, par la Bourgeoisie,
De nos produits, de tous nos biens,
Elle veut, suprême ironie,
Que nous en soyons les gardiens.
Le soldat est sa sauvegarde,
Elle le paye de mépris.
Nous ne sommes pas chiens de garde
Les affranchis !
 
Quand nous allons dans les casernes,
Où l’on cherche à nous abrutir
Avec un tas de balivernes
Auxquelles il faut obéir,
Parlant de grève générale
À tous les frères endormis,
Nous préparons la Sociale,
Les affranchis.
 
Les soldats répriment la grève
Et font du tort aux travailleurs,
Et quand le peuple se soulève,
On en fait de bons fusilleurs.
Nous devons leur faire comprendre
La sottise qu’ils ont commis…
Ils passeront, sans plus attendre,
Aux affranchis.
 
Si les bourgeois font la revanche,
Ce jour les peuples révoltés
S’élanceront en avalanche
Les bourgeois seront emportés.
Si le soldat est notre frère
Les gradés sont nos ennemis
Car ils ont déclaré la guerre
Aux affranchis.

Paru — sous le titre « Les Conscrits insoumis » — dans la séries de chansons « à dix centimes » avec musique de François Brunel.

Paru ensuite — sous le nouveau titre « Les Conscrits affranchis » pour déjouer la censure — dans les fascicules de chansons des éditions des Temps nouveaux.

Paru aussi — sous le titre « Les Conscrits affranchis » — dans : Chansonnier de la révolution. — Genève : Le Réveil socialiste-anarchiste, 1902 (p. 84-86).

Paru aussi — sous le titre « Les Conscrits affranchis » — in : Manfredonia, Gaetano. — Libres ! Toujours… : anthologie de la chanson et de la poésie anarchistes au XIXe siècle. — Lyon : Atelier de création libertaire, 2011 (p. 138-139).