Un jour, le ciel s’est éclairé,
Le soleil a luit dans mon bouge ;
J’ai pris l’arme d’un fédéré,
Et j’ai suivi le drapeau rouge.
Eugène Pottier
1Dans tous les temps des gens sans âmesOnt raillé gaiement à foison,De vrais martyrs, hommes et femmes,Dans l’exil ou dans la prison.Jadis, la horde détraquéeDes sots qui fourmillent partout,Traitait Jeanne d’Arc de toquéeEt Christophe Colomb de fou !(Refrain)Respect à la sinistre folleTerreur des bourgeois affamés ;La rouge vierge du pétrole, / C’est la Vierge des opprimés ! (bis)2Dans cet enfer qui la vit naître,Louise apprit, en grandissant,La devise : ni dieu, ni maîtreSi chère au peuple tout puissant.Dans la lutte qui nous appellePour conquérir l’Égalité,On peut ne pas penser comme elleMais qu’on l’honore en vérité.(refrain)3Elle n’a pas, cette héroïneDans un moment de désarroi,par une vision divineSauvé sa patrie et son roi !On la voit sans cesse, à toute heure,Quand le danger est menaçant.Pour l’exploité qui souffre et pleure.Toujours prête à verser son sang !(refrain)Pour elle, il n’est point de frontières,Tous les gueux doivent être unis ;Partout, les peuples sont ses frères,Les oppresseurs ses ennemis.Voilà les crimes de l’infâmeQue l’on persécute ici-bas…Tyrans, torturez cette femmemais au moins ne l’insultez pas !(refrain)
Saint-Étienne, le 4 juin 1890