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L’Ouvrier n’a pas de patrie : chant international

Keller, Charles


Texte de Charles Keller (1877).


1
Sur la terre, il est des patries,
Des familles, et des foyers
Qu’entretiennent les mains chéries
D’êtres adorés et choyés.
Il est des maisons radieuses
Où le pain ne manque jamais.
Où les mères insoucieuses
Ont des enfants roses et gais.
 
Bâtard de la riche Industrie
L’ouvrier n’a ni feu
Ni lieu,
L’ouvrier n’a pas de patrie.
Misérable ouvrier, lève aujourd’hui ta main,
Et nous t’acclamerons demain. / République du genre humain (bis)
 
2
Sur la terre, il est des contrées
produisant toutes leur trésor :
Les unes, les gerbes dorées,
D’autres, le vin, le fer ou l’or.
Mais les rois ont mis des frontières
Entre les peuples travailleurs ;
Ils ont des haines meurtrières
Déchaîné les viles fureurs.
 
Bâtard de la riche Industrie
L’ouvrier n’a ni feu
Ni lieu,
L’ouvrier n’a pas de patrie.
Misérable ouvrier, lève aujourd’hui ta main,
Et nous t’acclamerons demain. / République du genre humain (bis)
 
3
Il est des pays sur la terre
Où des souffles de liberté
Font mieux sentir au prolétaire
L’horreur de l’inégalité.
Les bourgeois ont des républiques
Où le capital tout-puissant
Courbe sous ses lois despotiques
Le travail sombre et frémissant.
 
Bâtard de la riche Industrie
L’ouvrier n’a ni feu
Ni lieu,
L’ouvrier n’a pas de patrie.
Misérable ouvrier, lève aujourd’hui ta main,
Et nous t’acclamerons demain. / République du genre humain (bis)

2 décembre 1877


Paru dans le Bulletin de la fédération jurassienne de l’Association internationale des Travailleurs, 7e année, nº 1 (7 janvier 1878).

Paru aussi in : Manfredonia, Gaetano. — Libres ! Toujours… : anthologie de la chanson et de la poésie anarchistes au XIXe siècle. — Lyon : Atelier de création libertaire, 2011 (p. 57-58).