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Le Candidat

anonyme . Nard, A.


Texte de A. Nard (1910). Sur l’air : « Embrasse-moi Ninette ! ».


1
Lorsque j’vis sa binette,
Pour la première fois,
Il faisait des pirouettes
Sur un tréteau de bois ;
Après chaqu’ tour de force
L’public applaudissait.
Lui, r’dressant son beau torse,
D’une voix rude, il lançait :
 
(refrain)
Électeur grand’ bête !
Vot’ pour moi.
J’te f’rai des lois si chouettes,
Grand’ bête ! Grand’ bête !
J’te f’rai des lois si chouettes,
Qu’tu t’en lècheras les doigts.
 
2
Lorsque j’vis sa binette,
Pour la deuxième fois,
Il nous conta fleurette,
Nous ambrassa, je crois.
Il nous fit des promesses,
Dit des serments d’amour,
Et les yeux pleins d’tendresse,
Il répétait toujours :
 
refrain
 
3
J’n’ai plus r’vu sa binette
D’puis qu’il a son mandat,
À la Chambre il caquette,
Chacun en reste baba ;
Mais moi, pauvr’ gueux qui n’mang’
Jamais le bon morceau.
J’m’aperçois qu’plus ça change
Plus c’est le même’ tableau
 
refrain
 
4
 
refrain final
Électeur grand’ bête !
T’as voté !
T’as l’santé bien faite,
Grand’ bête ! Grand’ bête !
Si quand on s’paye ta tête
Tu n’es pas dégoûté !

Paru aussi in : Le Réveil artésien (1910-1911), nº 3 (10 avril 1910).