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Salut à toi Vaillant

anonyme


Texte anonyme (≤1894). Sur l’air patriotique : « Chapeau bas, devant la Marseillaise », musique par Tac-Coen (Auguste Taccoen, 1844-1892) sur des paroles de Gaston Villemer (1842-1892).


1
Debout, peuple debout, tous secouons l’échine
Combattons aujourd’hui sans trêve, sans merci
Pour établir un jour sur la ronde machine
Cet avenir rêvé, avenir sans souci
Pour lequel succomba d’un courage stoïque
Celui qui fit trembler le parlement français
Cet homme c’est Vaillant qui malgré la critique
Son nom de notre mémoire ne sortira jamais
 
(refrain)
Salut à toi, Vaillant, martyr de l’anarchie
Ton nom si glorieux est immortalisé
C’est pour la liberté que ton sang fut versé
Comme toi, nous crions : mort à la bourgeoisie.
 
2
Étant encore enfant, tu connus la misère,
Tu compris tous les maux rongeant l’humanité
Ton cœur bien innocent s’emplissait de colère
De haine et de vengeance contre la société
Oui tu devins enfin envers la bourgeoisie
Cet ennemi juré bombardant leurs palais
Voulant au prix de sang détruire la tyrannie
Et rendre heureux enfin, les peuples désormais.
 
3
Vaillant devant la mort, la tête haute et fière
Saluait l’échafaud, saluait l’avenir
Saluait ses amis répandant la lumière
Saluait les martyrs chers à son souvenir
Xérès et Chicago lui vinrent à la mémoire
Lui donnant le sang-froid de mourir noblement
Cet homme succombé, préparant la victoire
Sera glorifié, voilà notre serment.
 
4
Mort à la bourgeoisie et vive l’anarchie
Cria-t-il fièrement en narguant ses bourreux
C’était un fier défi pour chaque monarchie
C’était un fier défi pour chaque monarchie
Creusant à nos amis d’inutiles tombeaux
Car du fond de leur tombe leur mémoire nous crie :
Peuple révolte-toi, que tu sois libre enfin
La Révolution, les bourgeois l’ont mûrie
Courage prolétaires, vos maux touchent à leur fin.

Ronde machine, expression poétique signifiant la terre.


Paru aussi in : Le Plébéien (1894-1895), nº 3 (29 avril 1894).