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Veillée triste

Mac Say, Stephen


Texte de Stephen Mac Say (≤1909). Sur l’air : « La Berceuse de Jocelyn » de l’opéra Jocelyn, musique par Benjamin Godard (1849-1895).


1
Avant l’aube rivée à des labeurs lassants.
Je prodigue l’effort où s’épuise mon sang ;
Pour qu’au riche toujours sa mère lui sourie
Le soir à ton berceau, moi, je reviens meurtrie…
 
Que le mirage du sommeil
En toi longtemps encore prolonge
L’illusion que le réveil
Pour tous a la douceur d’un songe,
Dors ! dors ! ignore, cher petit,
Qu’une mère pleure à ton lit !
 
2
Qui dira cette angoisse en le cœur maternel,
De l’enfant qu’on délaisse au long du jour cruel,
La misère en dépit des peines quotidiennes
Et la force à donner quand on n’a plus la sienne ?…
 
Quand tu sortiras du sommeil
Et de l’illusion qu’il prolonge
Travaille à ce que le réveil
Pour tous ait la douceur d’un songe.
Veux ! veux ! alors, pour les petits,
Qu’une mère chante à leur lit !

Paru aussi in : Le Libertaire, 4e série (1899-1901), in 15e année, nº 23 (4 avril 1909).