1Dans les faubourgs du vieux ChâlonsOù la bourgeoisie accumuleSes assassins par bataillonsEt ses magistrats sans scrupule :Ils sont descendus les fiers gueux,Fils des hurleurs de Marseillaise,Bravant la, mort, le ventre creux,Nous rappelant quatre-vingt-treize !(refrain)Ils sont tombésUn jour de grèveLes affamés, les indomptés !Ils sont tombésUn jour de grèveEn combattant l’Iniquité.Ils sont tombésUn jour de grèveLes affamés, les indomptés !Gloire aux insoumis qui se lèventPour mourir pour l’Humanité…Ils sont tombés un jour de Grève !2Dans les faubourgs du vieux ChâlonsOù la bourgeoisie expiranteA massé ses noirs escadronsEt ses cohortes frémissantes :Les soldats ivres, l’œil hagard,Chargent leur fusil pour le crime !Tremblez ! enfants, femmes, vieillards,Les bourreaux ont soif de victimes…refrain3Dans les faubourgs du vieux ChâlonsQui semble être un champ de batailleSont descendus les compagnonsChantant et narguant la canaille :Devant les fusils abaissésIls ont, découvert leurs poitrines,Se disant en leurs cœurs brisés :Mieux vaut la mort ! que la famine.refrain4Dans les faubourgs du vieux ChâlonsRempli des clameurs de la grèveSont descendus les compagnonsOpposant la raison au glaive.Bravant la tourbe des soudards,Ils ont crié : malgré Pandore,Malgré Brouillard, Geoffray, Bernard,Nous vous résisterons encore !refrain5Nous combattrons jusqu’à la mortNous grandissant dans la mêlée.Vous pouvez mitrailler nos corps,Vous n’affaiblirez point l’Idée.Malgré vos bagnes et vos lois,Elle emportera le vieux Monde,Dans un souffle de bon aloi.L’Idée aux caresses fécondes !S’il faut tomberUn jour de grèveLes affamés, les indomptés,S’il faut tomberUn jour de grèveEn combattant l’Iniquité :S’il faut tomberUn jour de grèveLes affamés. les indomptés,Que vos crimes bourgeois soulèvent,Tomberont pour l’Humanité…S’il faut tomber un jour de grève !
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Chanson des gueules noires : lendemain de grève
Heyer, François
Texte de François Heyer (≤1901).
Ce titre est un homonyme de la chanson de Jules Combe mis en musique par Gavel-Gourdin.
Extrait de La Légende humaine.
Paru aussi in : Le Libertaire, 3e série (1899-1901), in nº 64 (9-16 mars 1901), avec l’indication : « Les camarades qui désireraient avoir la musique de cette chanson n’auront qu’à s’adresser à l’auteur rue du Vivier, 67, à Aubervilliers ».