Mords-les tous de tes dents d’acier,Encore une bûche à scier.Entre, ma scie, en ces bois décharnés,C’est tout Bondy, la forêt des einbûchesCe gros amas d’arbres déracinésEst devant toi pour en l’aire des huches.Voici le Dogme, un chêne aux mille bras ;Qui cent mille ans fit la nuit sous ses branches.De l’homme inerte il obstrua les pas,Cachant l’espace et les étoiles blanches.Voici le trône aux mousses de velours ;L’oiseau de proie y cachait ses tueries.Brûlant le nid pour cacher les vautoursOn mit la torche aux vieilles Tuileries.Ce bois noueux c’est la Propriété.Un conquérant plantant cette impostureIl dépouilla l’esclave garrottéDes dons gratuits que nous fait la nature.Mords-les tous de tes dents d’acier,Encore une bûche à scier.
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La Scie et les bûchers
Pottier, Eugène
Texte d’Eugène Pottier (≤1887).
Paru dans Le Libertaire : hebdomadaire illustré, 2e série, nº 11 (29 octobre-4 novembre 1899).