Accueil > Chansons > Le Dix-huit Mars

Le Dix-huit Mars

Herbel, Émile


Texte d’Émile Herbel (≤1889).


1
Ô dix-huit Mars ! date de gloire
Dont s’honore l’Humanité,
Tu fais resplendir son histoire
Sous ton aurorale clarté.
Jour où le lion populaire,
Insulté, se prit à rugir.
Des héros que tu vis surgir
Grande et sainte était la colère.

Bravant les lourds canons de bronze,
Se riant des cracheurs de mort,
À l’Idée ils donnaient l’essor
Les hommes de Soixante-et-Onze.

2
Ils avaient au cœur l’espérance
D’abolir les hideuses lois
Qui des pauvres font la souffrance ;
Pour le bien du Monde bourgeois.
C’est en vain que l’on calomnie
Ces vengeurs du Peuple irrité,
Ils luttaient pour la Liberté,
Qui leur infusait son génie.

Bravant les lourds canons de bronze,
Ils allaient au feu sans effroi.
Du Peuple ils défendaient le droit.
Les hommes de Soixante-et-Onze.

3
Quand la Commune fut vaincue,
Vous avez cru, bourgeois vainqueurs,
Fusiller au coin de la rue
L’Idée avec ses défenseurs.
Erreur ! plus vaillante et plus forte,
Elle reparaît aujourd’hui,
De nouveau, son épée a luit :
Non ! la Commune n’est pas morte !

Malgré vos lourds canons de bronze,
Nous vengerons les fusillés !
Ils ne sont pas encore rouillés
Les flingots de Soixante-et-Onze.


Paru aussi in : L’Attaque : organe socialiste révolutionnaire (1888-1890), nº 34 (16-23 mars 1889).