1LES RÉPUBLICAINSÔ Peuple ! Empire et RoyautéOnt osé relever la tête ;Unis contre la Liberté,De tes droits ils font la conquête.Boulange est le porte-drapeau,Le chef de cette ligue étrange !LES ÉLECTEURSC’est Boulange, lange, lange !C’est Boulanger qu’il nous faut !2LES RÉPUBLICAINSSerait-il vrai ? la NationDont le courroux, jadis, fit naîtreLa grande Révolution,Aujourd’hui redemande un maître !De sentir son fouet sur ta peau,France ! est-ce que çà te démange ?LA FRANCEC’est Boulange, lange, lange !C’est Boulanger qu’il nous faut !3LES RÉPUBLICAINSQuel égarement sans pareil !Se peut-il que Paris le nomme ?Des Communards le sang vermeilUn jour éclaboussa cet homme.Ces morts ! À défaut de flingot,Que notre haine au moins les venge !LES FILS DES FUSILLÉSC’est Boulange, lange, lange !C’est Boulanger qu’il nous faut !4LES RÉPUBLICAINSMères ! le futur dictateurNe peut vivre que par des guerres ;De vos fils gardes-bien le cœur,Sinon, des luttes meurtrièresViendront vous les broyer bientôtComme raisin à la vendange.LES MÈRESC’est Boulange, lange, lange !C’est Boulanger qu’il nous faut !5LES RÉPUBLICAINSNation ! déshonore-toi !Pour amant prend ce mauvais drille !Cet être sans cœur et sans foi !Il est souteneur : faits-toi fille !La putain veut le maquereau,Comme le crapaud veut la fange.C’est Boulange, lange, lange !C’est Boulanger qu’il te faut !
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Égarement !
Herbel, Émile
Texte d’Émile Herbel (≤1889).
Paru aussi in : L’Attaque : organe socialiste révolutionnaire (1888-1890), nº 31 (8-15 février 1889).