Entendez-vous ces cris de guerre ?Voyez là-bas ce ciel en feu ?Écoutez ces clameurs guerrières,Ces cris, ces appels anxieux ?…On se bat… dans la vaste plaineTous les bataillons sont mêlés,Les hommes haleine contre haleineSe pressent, et dans leurs rangs serrés,La baïonnette meurtrièreFait de larges plaies dans les flancs ;Et la mitraille enlève aux mères,Leurs fils, espoirs de leurs vieux ans.Pourquoi cette tuerie infâme !…C’est pour le plaisir des tyransIls puisent dans le sein des femmesLeur gloire, avec leurs enfants.Ô femme ! jusqu’alors esclave.Réveille-toi, il en est temps.Sois pour tes fils ardente et brave.Défends-toi, défends tes enfants.Ce n’est point pour un coin de terreQue bien des nuits près d’un berceauTu trembles qu’une froide pierreFerme ton fils dans un tombeau.Non… tes douleurs, tes soins, tes larmes,Ton fils auquel tu donnas toutSont pour une autre cause femmePour l’humanité, et debout !Proclame de toute ton âmeQue ce fils qui t’a tant coûtéT’appartient, crie bien haut, ô femme,Plus d’armée dans l’humanité
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Aux mères
M…, Félicie
Texte de Félicie M…, institutrice (≤1913).
Paru aussi in : Le Combat (1912-1914), année 2, nº 38 (20 septembre 1913).