À la mémoire de Maurice Doublier, chansonnier de la paix, tué par la guerre.
1L’oiseau dans la lumièreDisait son chant joyeux ;Sa voix vibrante et fièreS’élevait vers les cieux.Il chantait l’allégresseDu cœur à ses vingt ans,Il chantait la jeunesse,L’amour et le printemps.refrainC’était une chanson de vie,C’était un doux refrain d’espoirDe l’aurore aux rayons du soir,Il célébrait la vie.De l’aurore aux rayons du soir,Il célébrait la vie.2L’oiseau chantait encoreSous le ciel assombri,Sa voix claire et sonoreJetait un large cri.Il disait le suppliceDes vaincus et des gueux,Et demandait justicePour tous les miséreux.refrainIl chantait le droit à la viePour les petits, les sans-espoirs ;Son chant, dans la fièvre des soirs,Clamait le droit de vie.Son chant, dans la fièvre des soirs,Clamait le droit de vie.3Mais soudain la tourmenteDe la guerre a passé,Couvrant la voix qui chanteLe canon s’est dressé…Fauchant sous la mitrailleL’espérance en sa fleur,Sur le champ de batailleIl coucha le chanteur.refrainIl ne chantera plus la vie,Il ne redira plus l’espoir,Sa voix s’est tue avant le soir,Au chantre de la vie.Sa voix s’est tue avant le soir,Au chantre de la vie.4Cependant que notre âmeTriomphe des douleurs,Que du passé la flammeSurvive dans nos cœursEt, sève salutaire,Que le sang des martyrsD’une juste colèreFéconde l’avenir.refrainNous chanterons encor la vie,Nous chanterons encor l’espoir ;L’aube renaît après le soir,Tournons-nous vers la vie.L’aube renaît après le soir,Tournons-nous vers la vie.